Le GR20 : s’organiser, s’équiper, kiffer

Août 2022, c’est décidé, je pars me mettre au défi sur le GR20. Le GR20, ce sentier mythique qui traverse la Corse sur 180 km du Nord au Sud (ou inversement) et qui me fait de l’œil (ou du pied) depuis bien longtemps maintenant. Je ne pars pas pour l’intégralité du tracé, mais pour les 9 premières étapes, dans le sens Nord > Sud, de Calenzana à Vizzavona. L’objectif de cet article n’est pas de te raconter mon périple, car chacun(e) le vit différemment, mais plutôt de te donner des informations sur la préparation de ta future eXpédition, suite à mon retour d’eXpérience 😊

Le transport

Pour l’aller, le plus pratique est de trouver un vol pour Calvi, qui est à 15 minutes en taXi de Calenzana, village départ de l’aventure. Il y en a depuis Bâle-Mulhouse avec Easyjet, avec un accès facile en train par la gare de Saint-Louis et 5min de navette pour rejoindre l’aéroport. Les taXis corses abusent sur les priX avec une cinquantaine d’€ pour 15 min. Autant partager avec d’autres (repérer les voyageurs avec des sacs à dos 😉) ou réserver en avance en appelant plusieurs compagnies avant le départ. L’autre option est de marcher… mais tu risques de marcher pas mal sur le GR ^^.

Pour le retour, rien de plus simple. La seule ligne de train Corse passe par Vizzavona. D’ici tu peux facilement rejoindre Ajaccio, Bastia ou Calvi. Les billets se prennent directement en gare (pas de vente en ligne) et tu trouveras les horaires et tarifs à jour ici. J’ai pour ma part rejoint Ajaccio pour un vol Ajaccio > Strasbourg via Volotea.

Tu l’auras compris, n’hésite pas à ne réserver que des allers simples depuis différents aéroports et avec différentes compagnies pour te faciliter le voyage. Il y a 4 aéroports en Corse : Bastia, Ajaccio, Calvi et Figari. Pour comparer les vols j’utilise souvent l’application SkyScanner. Peut-être que tu trouveras d’autres applications pratiques ici .

Les nuitées sur le GR20

Il eXiste plusieurs façons de se loger sur le tracé du GR20. Certaines étapes n’ont qu’un refuge, d’autres des hôtels, des bergeries, voire des campings… je vais essayer d’être clair 😀 Dans tous les cas, il est très vivement recommandé de réserver tous les hébergements à l’avance.

Les refuges

Répartis sur les points d’étapes « officiels » du tracé, ils proposent chacun 3 alternatives d’hébergement en saison :

–        La nuit en refuge, c’est-à-dire en dortoir. Je n’ai pas retenu cette solution car rien que l’idée d’hyper proXimité avec les potentiels ronfleurs m’angoisse ^^ Certes il y a un vrai matelas, mais il y a aussi très fréquemment des punaises de lit. Les draps ne sont pas fournis, il faut emmener son sac de couchage.

–        L’air de bivouac : tu viens avec ton matériel de camping et tu plantes ta tente : simple, efficace et solution la moins chère. Pour info, il est interdit de faire du bivouac sauvage : sur une aire de bivouac ta tente tu planteras 😉

–       La location d’une tente sur place, avec matelas de camping. C’est l’option que j’ai personnellement retenue pour m’éviter de porter la tente. Les puces de lit n’aiment que très rarement le plastique des tentes et des matelas de camping. Un petit coup d’aération et de bombe anti-punaise pour être sûr : je n’ai eu aucun problème, ni d’infiltration d’eau, ni d’insectes.

Peu importe la formule que tu préfères, il faut réserver et payer ses emplacements AVANT de partir. Une seule adresse : https://pnr-resa.corsica/index.php

Dormir en bergerie 

Les bergeries sont des hébergements privés, et qui proposent les mêmes services que les refuges (dortoir, bivouac ou location de tente). Les avantages c’est qu’elles sont souvent plus confortables, réparties autrement sur le tracé, (ce qui te permets d’allonger ou de raccourcir certaines étapes) et disposent d’une carte plus fournie au restaurant, ce qui est pratique pour changer un peu des “pâtes sauce tomate” 😀 La réservation se fait en direct (via téléphone ou mail) avec règlement sur place. 

Bien que la 4ème étape pique un peu jusqu’au refuge de Tighjettu, j’ai préféré prolonger l’étape de 25min jusqu’à la bergerie de Ballone pour plusieurs raisons. Tighjettu est infesté de puces de lits (ce n’est pas qu’une rumeur sur les réseaux, un groupe de randonneurs croisés le lendemain était piqué), le confort des tentes est top (avec un super matelas), et la nourriture est vraiment eXcellente. 

Les hôtels

Certaines étapes disposent d’une offre hôtelière, qui permet certaines nuits de renouer avec un peu plus de confort. Je pense à l’étape 3 (dans le sens Nord-Sud) à la station de ski d’Asco. Idem sur l’étape n°5 : l’étape de la bergerie de Ballone au refuge de Ciottulu di i Mori n’aurait fait que 3h30. J’ai préféré pousser jusqu’au Col de Vergio, où se trouve un hôtel. L’hôtel propose aussi des dortoirs très propres, espacés, aérés, ainsi qu’un camping. Cela m’a permis de raccourcir l’étape 6 qui était de plus de 20km. Enfin à Vizzavona tu trouveras également plusieurs établissements si tu souhaites te poser avant de reprendre le chemin, ou un train le lendemain. Pour le coup les hôtels se réservent en direct et pas sur le site du Parc Régional.

Tu l’auras compris, il eXiste plusieurs bergeries et hôtels sur le parcours en complément des refuges du Parc Régional. Il est donc primordial de bien préparer son parcours en amont. J’ai utilisé le topo guide pour repérer sur la carte les différents logements. 

Si tu as réservé un refuge pour une certaine date, mais que tu as encore de la force pour doubler l’étape ? Passe juste les informer que tu poursuis ta route 😊 et en général ça passe sans problème !

La nourriture

« On ne mange que des pâtes sur le GR20 » ! Et bien figure toi que non ^^ Si tu te débrouilles bien, ton régime alimentaire pourra être plus varié que ça 😀 Je ne parle que des 9 premières étapes hein, je n’ai pas encore pratiqué le sud 😉.

Le menu du refuge

Chaque refuge propose un menu unique en soirée. S’ils proposent des omelettes, des frites (coucou refuge de Petra Piana) et petits plats avant 16h ou 17h selon les adresses, la majorité des refuges ne proposent qu’un menu unique en soirée. Il faut penser à réserver (et à payer) son menu avant une certaine heure. Généralement composé d’une entrée, d’un plat et d’un dessert, il faut quand même compter une bonne vingtaine d’euros. C’est cher pour des pâtes, mais n’oublies pas que le ravitaillement se fait par hélicoptère ou à dos d’âne ! J’ai comptabilisé 2 plats de pâtes sur 9 jours et 1 soirée lasagnes au broutchou (inratable au refuge d’Onda). 

Cuisiner sur le GR20

Tenter le GR20 en autonomie et décider de cuisiner au campement est tout à fait possible. En effet, chaque refuge dispose d’une cuisine d’eXtérieure composée d’une plaque au gaz, de quelques casseroles et d’un point d’eau. Et s’il est vraiment très lourd d’emmener 9 jours de réserves sur ton dos, saches que chaque refuge dispose d’une petite épicerie qui permet de faire le plein 😊

Au restaurant

Au restaurant sur le GR20 ? Mais oui puisque certains refuges sont accessibles par la route 😉 Voici 3 adresses pour la partie Nord :

A Asco, le refuge propose une carte variée toute la soirée (le poulet grillé était très bon). Et si tu veuX changer un peu d’air tu peuX aller manger au restaurant de l’hôtel ou au restaurant de la station de ski. Burgers, salades… de quoi se faire plaisir 😊

Au col de Vergio, l’hôtel dispose d’un restaurant qui propose également un menu unique le soir. Mais eXit les pâtes, ici tu te régales d’une eXcellente soupe et d’une pièce du boucher. Très belle table avec nappes blanches et vue sur le massif.

A Vizzavona il y a des hôtels et différents points de restauration. J’ai goûté la pizza juste à gauche de la gare et c’était très bon ! En plus le personnel est vraiment très sympa. Voilà t’as faim ? 😀

Le GR20 sans gluten

Est-il possible de faire le GR20 sans gluten ? Oui ! Mais tu auras la contrainte d’emporter un peu plus de poids… comme par exemple du pain sans gluten, un paquet de pâtes, ou des barres de céréales. Par contre, il faut savoir que tu pourras manger le saucisson et le fromage acheté sur le chemin, et que certains refuges (ceux accessibles par la route) proposent maintenant des produits sans gluten dans la petite épicerie. C’est le cas à Asco ou au col de Vergio. De plus, tu pourras manger une omelette à la place du menu (à négocier avec le teneur du refuge, parfois longtemps, mais le corse finit toujours par s’adoucir 😉), des frites (oui un refuge propose des frites) voire un plat de lentilles ! Renseigne-toi sur le menu du jour 😉

Les petits-déjeuners

Je ne les ai pas pris souvent car j’ai trouvé le tarif eXcessif pour un morceau de pain décongelé, une barquette de confiture en plastique et un jus sucré. J’ai souvent acheté des compotes et des fruits auX épiceries des refuges, emporté des sticks de café soluble en faisant chauffer mon eau le matin à la cuisine d’eXtérieur (penser à emmener une tasse !), en complétant avec une barre de céréales. Encore une fois, ce n’est que mon eXpérience et ça correspondait à mes besoins.

Le matériel

Tu l’auras compris, c’est le nerf de la guerre pour un GR20 réussi. Il faut partir le plus léger possible. Tous les « je prends au cas où » ne sont que des grammes superflus ! J’avais un sac à dos de 50L qui pesait au total 9 kg de matériel/nourriture auquel j’ajoutais entre 2 et 3 kg d’eau selon les étapes.

Je t’ai listé la totalité de mon matériel ici.

Chaussures de randonnée (hautes ou basses), baskets… à chacun son école. Mais dans tous les cas, il faut impérativement s’habituer auX chaussures avant de partir. C’est primordial pour passer un bon GR20. Ah j’oubliais : je n’avais jamais randonné avec des bâtons avant cette aventure. Merci à tous ceux qui ont insisté pour que je les prenne : c’était presque infaisable pour moi sans… notamment dans les descentes pour soulager les genouX.

Autres infos pratiques du GR20

Légende : il n’y a pas que de l’eau froide dans les douches 😀 Si tu arrives assez tôt, tu peux même avoir la chance de n’avoir que de l’eau chaude ^^ Allez sur 9 jours j’ai pris une douche glacée lors de la seconde nuit… effectivement elle n’était pas froide, mais gelée ! Sinon j’ai toujours eu la chance d’avoir une eau chaude ou à minima tiède. Les refuges sont globalement équipés en chauffe-eaux solaires et c’est quand même vachement agréable (il y a même des toilettes sèches et j’ai trouvé ça relativement propre !).

Le GR 20 en août c’est sympa : moins de monde qu’en juin ou septembre (d’après les gardiens des refuges), mais la météo tourne rapidement aux orages les après-midi. MieuX vaut donc partir tôt pour arriver avant 14h. Ne serait-ce que pour avoir le temps de sécher après la douche juste avant le déluge… Tu sens l’eXpérience ? Les responsables des refuges sont globalement de bons conseils 😉 

Charger son téléphone peut parfois devenir compliqué car peu de prises par rapport au nombre de randonneurs. Il est préférable de prévoir un chargeur externe avec la capacité de recharger ta batterie 2 à 3x. Mais de toute façon, comme il y a très peu de réseau… ta batterie va automatiquement tenir plus longtemps 😉

J’ai effectué le sentier dans le sens Nord > Sud et franchement ? Heureusement ! Il y a des portions à escalader sans cordes ni chaînes… et je n’aurais pas aimé les descendre avec le poids du sac. J’ai préféré ne pas voir le vide et regarder vers le sommet de la montagne 😀

Voilà pour mon retour d’eXpérience, j’espère qu’il te sera utile et n’hésite pas à m’écrire s’il te faut plus d’infos ! Bon GR20 à toi, on se croisera peut-être sur la partie Sud que j’ai hâte de parcourir !

1

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *